lundi 20 juillet 2009

Le Donjon de Loches

Au VIe siècle, d'après l'évêque Grégoire de Tours (env. 539-594), une forteresse occupe déjà les lieux. En 742, Pépin le Bref (715-768) la fait détruire. Elle est rebâtie par Charles II le Chauve (823-877) qui l'aurait offerte à son lieutenant Adalande. La petite fille de ce dernier épouse un Comte d'Anjou. Plus tard, la forteresse est un des atouts du Comte d'Anjou Foulques III Nerra (965/70-1040) notamment dans ses querelles avec la Maison de Blois et aussi un enjeu entre Rois anglais et français au XIIe et XIIIe siècles.
En 1193, Jean Sans Terre (1166-1216) livre la citadelle de Loches à Philippe Auguste (1165-1223). L'année suivante, Richard Coeur de Lion (1157-1199) la reprend après un siège de trois heures!
En 1205, Philippe Auguste la reprend. En 1249, Saint Louis (1214-1270) rachète la forteresse que Philippe Auguste avait offert à Dreux de Mello (+ 1249).
Résidence de Charles VII et de Louis XI, la forteresse fait office de prison du XVe siècle à la fin de la Révolution Française.



Le donjon de Loches
Haut de 36 mètres, il est l'un des donjons les mieux conservés à notre époque. Il aurait été construit par le Comte d'Anjou Foulques III Nerra (le "Noir").

Les escaliers de la prison
Inutile de dire que la salle est très humide.


La seule ouverture dans une prison

La salle des tortures
Les barres de fer que l'on voit sur la photo servait "seulement" à attacher les prisonniers par les chevilles. Il n'y a plus aucun instrument de torture dans la salle.



Une geôle de "luxe"
Cette geôle fut celle de Ludovic Sforza (1452-1508), Duc de Milan.
Louis XII souhaite ardemment récupérer le Duché de Milan. En 1499, Milan est envahie par les troupes françaises. La même année, Milan s'insurge contre Ludovic Sforza et forme un gouvernement provisoire. Ludovic Sforza s'enfuit et trouve refuge à Innsbruck. Louis XII récupère donc le duché et laisse le gouvernement de la cité au nouveau vice-roi Trivulce.

En 1500, après pillages et saccages de la cité par l'armée française, la population milanaise se révolte. Ascanio, le frère de Ludovic Sforza en profite pour entrer dans Milan permettant à son frère de récupérer à son tour le duché.
Trahi, Ludovic Sforza est fait prisonnier par les Français et est emmené en France. Enfermé dans un premier temps au château de Lys-Saint-Georges près de Bourges, il est transféré à la prison de Loches en 1504 où il meurt quatre ans plus tard. Son corps est inhumé en France puis transféré à Milan dans l'Eglise de Santa Maria delle Grazie.

Geôle de Ludovic Sforza.
Le Roi l'avait autorisé à avoir près de lui son médecin et son bouffon.
Ces dessins seraient l'oeuvre de Ludovic Sforza.



La lumière d'une meurtrière


Les escaliers du donjon
En colimaçon, les escaliers sont très étroits.


Une prison dans le donjon
Au niveau du mur éclairé, on distingue un autel sculpté dans la pierre du mur.



Le donjon
Outre les meurtrières, on voit aussi de petits trous dans le mur. Il s'agit là des trous laissés par les échafaudages nécessaires à la construction de l'édifice. Pour être stables, les échafaudages étaient directement "collés" dans le mur. Ces trous sont des "opes" ou des "boulins". Ils n'ont pas été rebouchés car en cas de destruction partielle du donjon, les trous des échafaudages pour la reconstruction étaient déjà "installés".



Le petit jardin


Un puits
Le puits à l'intérieur de la forteresse permettait d'avoir de l'eau pure et de pouvoir rester longtemps dans la forteresse en cas de siège. Ainsi, on n'avait pas peur que l'eau soit empoisonnée par l'ennemi.



L'intérieur du donjon





Le donjon vu de l'intérieur et du 1er étage
A l'origine, il y avait trois étages. Les sols et plafonds étaient faits de bois. Ce dernier a disparu, expliquant l'absence d'étages et de plafond. Des escaliers et des passerelles ont été installées afin de permettre aux visiteurs de monter au dernier étage du donjon.



Le donjon vu du 1er étage en plongée


Le donjon vu du 2ème étage en plongée


Une geôle avec sa porte

Une geôle transportable
Le trou en bas à gauche permettait de déposer le pot "à popo" et servait aussi de passe-plats.

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